Atelier public
Portrait d'une femme De Michel Vinaver atelier dirigé par Matthieu Marie avec les élèves de niveau 2 et 3
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AU THÉÂTRE DE L'OPPRIMÉ
78 rue du Charolais - 75012 Paris
M° Reuilly-Diderot L.1 / Montgallet L.8
Dugommier L.6 ou Gare de Lyon L.14
Réservation
reservation@formation-theatrale.com
01 45 21 95 50
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Atelier du cycle de formation niveaux 2
MARDI 18 JUIN 21H ET MERCREDI 19 JUIN 19H
D'après Raymond Depardon, Un atelier dirigé par Paola Comis
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Avec
Alexandre Becourt
Arthur Boucheny
Lou Dubernat
Ines Fakhet
Gregory Gilles
Clémence Henry
Kessy Huebi-Martel
Julien Ottavi
Joana Rebelo
Emile Rigaud
Marie-Lou Vezon
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Dubuisson Pauline : née en 1927. Assassine son amant Félix Bailly (étudiant en médecine), qui allait se marier, le 17/03/1951. Condamnée aux travaux forcés à perpétuité le 20/11/1953, libérée en 1959, se suicide le 22/09/1963. (QUID 2007) PORTRAIT D’UNE FEMME : un titre comme celui d’un tableau, et, à l’origine, comme matériau, ce fait divers des années cinquante ou plus précisément les comptes rendus que le chroniqueur judiciaire Jean-Marc Théolleyre a fait du procès dans Le Monde en 1953. Cette année-là, Michel Vinaver conserve chacune des éditions du journal relatant l’événement, avec dans l’idée que cette histoire le rattrapera un jour. Trente ans plus tard, l’écrivain en fait le point de départ du tissage de sa pièce, et s’impose la consigne d’intégrer aux dialogues tous les propos cités dans cette série de reportages : ceux des juges, des témoins, des avocats ou de l’accusée. L’un des fils de l’intrigue serait donc l’ « avancée » discontinue du procès. Mais toutes les citations extraites des comptes rendus sont l’occasion pour l’auteur d’en croquer les situations d’origine et de leur faire croiser l’histoire principale. Le résultat en est un portrait éclaté de Sophie Auzanneau, la Pauline Dubuisson de Michel Vinaver, composé de fragments de son quotidien saisis sur une période de six années environ et faisant irruption sur la scène du tribunal. Les répliques se succèdent et les situations s’emmêlent, les plaidoiries des avocats semblant donner écho aux propos de la logeuse, des amoureux ou de l’armurier. Les multiples visages de Sophie Auzanneau surgissent tandis que la machine judiciaire est en marche qui les broie tous parce qu’il ne doit en rester qu’un : celui d’une femme (insaisissable, « le diable au corps ») qui a froidement et par intérêt assassiné son amant (un étudiant en médecine de bonne famille). Un regard ironique se pose sur la mécanique impitoyable du procès et nous révèle ces fragments de vie comme les grains de sable qui auraient pu l’enrayer. A l’époque le public se déchaîne… — « Assis au parterre, entassé sur les marches, debout dans les moindres recoins et installé jusqu’aux tables des journalistes, le public attend l’ouverture de cette audience, qu’il espère à grand spectacle. Certains ont piétiné depuis le matin devant les grilles du palais, d’autres sont allés jusqu’à glisser 100 francs dans la main de l’huissier pour avoir un droit d’entrée. Maintenant la salle est pleine, bruissante, papotante, avec sa grande rumeur énervée. Et devant le box encore vide trente photographes, alignés comme un peloton d’exécution, attendent. » ( Le Monde, samedi 19 novembre 1953) — et le procureur réclame la peine capitale. Les surréalistes, « face à la meute », prennent fait et cause pour la meurtrière, dénonçant « l’état de sujétion dans lequel l’homme persiste outrageusement à tenir la femme ». Et Pauline Dubuisson, à l’issue du procès se serait inquiétée : « Pourrai-je continuer mes études de médecine ? ». Trente ans plus tard, Michel Vinaver esquisse par touches successives, le magnifique portrait kaléidoscope de cette femme, et met en doute la machine qui l’a condamnée : qui jugeait-on cette année-là ? qui était cette femme qui avait autant de visages que le procès comptait de témoins ? devait-elle se confondre avec le tableau monstrueux qu’en faisait l’accusation ? ellemême aurait-elle su se définir ?